On imagine que ce titre doit provoquer bien des réactions ironiques, bien des sarcasmes. En France, comme dans beaucoup de pays riches, on a beaucoup de Bismarks de salon, qui jugent savoir tout du monde de leurs terrasses de café. Cela explique les commentaires qu'on a pu lire après certains articles sur les victimes de Boko Haram: est-ce dans notre intérêt national de s'intéresser au sort d'écolières africaines? Puis viennent bien vite les discours définitifs de ceux qui associent, de plus en plus ouvertement, culture extra-européenne et positionnement rétrograde pour toujours: "tout ça, c'est "leur" culture, "ils" sont comme ça".
Des livres d'Histoire montrent que l'islam n'a rien à voir avec des barbares qui enlèvent des petites écolières de force; les autorités religieuses musulmanes ont clairement condamné l'horrible logique d'Abubakar Shekau, leader de Boko Haram; le journal anglais The Guardian a donné la parole à des jeunes étudiantes musulmanes du monde entier (lien en anglais), bien entendues choquées, et condamnant de tels actes, qui n'ont rien à voir avec leur perception de la religion. Preuves qu'il n'y a strictement rien de commun entre un(e) musulman(e) n'importe où dans le monde, et ces terroristes. Mais rien n'y fera. Certains préféreront rester dans leur "racisme" culturel.